Au XIXe siècle, la population est divisée
en quatre classes sociales distinctes : la noblesse et l'aristocratie, la bourgeoisie
(la middle class des Anglais), la classe ouvrière supérieure (upper
working class), et la classe ouvrière inférieure (lower working
class). Ce sont pratiquement des castes en soi, dans le sens où il est
considéré comme une offense grave de prendre l'apparence d'une
autre classe que la sienne. Les Victoriens définissent la bourgeoisie
comme regroupant « tous ceux qui exercent une profession exigeant de la
compétence ou de la réflexion, et non un labeur physique ».
Les maisons nobles et bourgeoises accueillent
une domesticité nombreuse (18% de la force de travail en Angleterre).
Omniprésents, les domestiques sont chargés de tâches très
variées, et occupent des fonctions très hiérarchisées.
Ils sont d'ailleurs souvent plus à cheval sur l'étiquette et plus
mondains que leurs maîtres, et attachent une grande importance au statut
que leur confère la position sociale de ces derniers. Tout domestique
nourrit ainsi le désir de travailler au service de personnes de qualité.
En effet, œuvrer dans une maison respectable est considéré
comme un moyen de « s'améliorer », et certaines personnes
considèrent même les domestiques comme appartenant à la
classe qu'ils servent. Ainsi, une bonne servant dans la maisonnée d'un
duc pourrait être considérée comme appartenant au rang le
plus bas possible de la noblesse ! Mais la vie des domestiques est sans doute
moins facile que celle de la classe ouvrière, car ils restent très
isolés et solitaires, travaillant sept jours par semaine, douze heures
par jour. Les ouvriers des usines, les employés de bureau ont la possibilité
de mener une vie sociale en accomplissant leur tâche, et ne travaillent
que six jours et dix heures.
Une maison de bonne taille emploie généralement
une vingtaine de personnes ; un château peut en compter des centaines.
Dans les plus petites maisons, les domestiques cumulent souvent plusieurs charges.
Par exemple, un jeune gentleman vivant dans un modeste appartement n'est généralement
servi que par un valet de chambre, et prend ses repas à l'extérieur,
à son club ou au restaurant. Une famille bourgeoise aux petits revenus
se contente d'une cuisinière, d'une bonne à tout faire, d'un valet
de chambre et d'une femme de chambre...
Pour que tout ce petit monde travaille d'une
façon ordonnée et efficace, il existe une chaîne de commandement.
Les règles d'une maison bien tenue sont fondées sur une structure
sociale qui est aussi rigide que celle de la haute société. On
distingue ainsi les domestiques « d'en haut », en contact direct
avec les maîtres, et ceux « d'en bas », voués aux travaux
plus grossiers et aux tâches quotidiennes. Les maîtres sont tout
en haut de la pyramide, suivis par la gouvernante, le précepteur, le
majordome et l’intendante.
La partie réservée aux maîtres
englobe les salles de réception situées au rez-de-chaussée
(boudoir, salle à manger, jardin d’hiver, grand salon, fumoir,
bibliothèque, bureau) et les appartements privés à l'étage.
L’espace réservé aux serviteurs couvre tout le sous-sol
ainsi que l’office situé au rez-de-chaussée, et les soupentes
ou le dernier étage pour les chambres. Les serviteurs ne se rendent dans
les autres parties de la maison que pour y travailler.
Les domestiques sont tenus d’exécuter
immédiatement les instructions des maîtres, du mieux qu’ils
peuvent et sans contestation aucune. Lorsque les serviteurs croisent les maîtres
dans la maison ou dans le jardin, ils doivent leur céder respectueusement
la place. Le petit personnel, tels que l’homme à tout faire ou
la fille de cuisine, n’ont pas le droit de s’adresser directement
aux maîtres mais juste de leur répondre. Lorsqu’ils parlent
aux maîtres, les domestiques sont tenus de les appeler « Madame
» et « Monsieur » (p.ex. « Comme Madame le souhaite
» ou « Monsieur désire-t-il autre chose ? »). Les employés
de maison appellent les enfants par leur prénom et les vouvoient.
Attention, la vie quotidienne d'un maître
qui traite mal ses domestiques peut rapidement devenir un enfer... Voyons ce
que nous explique une petite femme de chambre : « Ici, personne
ne lui pardonnera cela. Pour elle, il ne sera plus possible de boire son thé
chaud le matin : il sera tout juste tiËde. À chaque fois, nous serons
dÈsolÈs, nous nous demanderons comment cela a pu se produire, mais cela se reproduira.
Ses plus beaux vÍtements seront traitÈs ý la va-vite ý la buanderie, certains
seront mÍme dÈchirÈs, et personne ne sera capable de dÈsigner le responsable.
Chacun dira avoir trouvÈ le vÍtement dans cet Ètat. Quant ý son courrier, il
sera remis ý quelquíun díautre ou cachÈ entre les pages díun livre, les messages
quíelle recevra ou quíelle enverra seront retardÈs. Son appartement va se refroidir,
pour la bonne raison que les valets seront trop occupÈs pour venir allumer le
feu dans ses cheminÈes, et son thÈ du soir lui sera servi trËs tard. Et il ne
faudra pas quíelle compte sur líintendante ou la cuisiniËre pour y mettre le
holý ! Ces deux-lý seront aussi innocentes et souriantes que nous autres, mais
níauront pas la moindre idÈe de ce qui aura pu se passer. Et le majordome ne
lËvera pas le petit doigt non plus. Il a beau avoir de grands airs et se prendre
pour un duc, cet homme-lý sait Ítre loyal quand il le faut. Il fait partie des
nÙtres. »
1 - Quand on s'adresse à vous, restez tranquille, gardez vos mains immobiles
et regardez toujours la personne qui vous parle.
2 - Les dames et les messieurs ne doivent jamais entendre votre voix, à
moins qu'ils ne se soient directement adressés à vous en vous
posant une question. Quand vous répondez, parlez le plus brièvement
possible.
3 - En présence de Madame, ne parlez jamais à un domestique, àune
personne de votre rang ou à un enfant, à moins que vous n'y soyiez
contraint par la nécessité du service. Dans ce cas, parlez brièvemenet
et le plus doucement possible.
4 - Ne parlez jamais en premier aux dames et aux messieurs, à moins que
ce ne soit pour délivrer un message ou poser une question nécessaire.
Dans ce cas, parlez le plus brièvement possible.
5 - Quand cela est possible, les effets personnels tombés à terre,
comme des lunettes, un mouchoir ou d'autres petits objets, doivent être
rendus à leur propriétaire sur un plateau.
6 - Répondez toujours quand vous avez reçu un ordre, et utilisez
toujours le mode d'adresse correct : « Monsieur », «
Madame » ou « Madamoiselle » selon les cas (en Angleterre,
« Sir », « Ma’am », « Miss »
ou « Mrs »).
7 - Ne donnez jamais votre avis à votre employeur.
8 - Faites toujours « de la place » : si vous rencontrez
l'un de vos supérieurs dans la maison ou les escaliers, vous devez vous
rendre le plus invisible possible, en vous plaçant vers le mur et en
détournant le regard.
9 - Sauf pour répondre à une salutation qui vous est offerte,
ne dites jamais « bonjour » ou « bonsoir »
à votre employeur.
10 - Quand vous accompagnez une dame ou un monsieur pour porter des paquets,
ou pour toute autre raison, restez toujours plusieurs pas en arrière.
11 - Vous devez toujours être à l'heure et à votre place
au moment des repas.
12 - Vous n'avez pas le droit de recevoir des parents, des visiteurs ou des
amis dans la maison, pas plus que d'introduire une personne dans les communs,
sans le consentement du majordome ou de l'intendante.
13 - Les petit(e)s ami(e)s sont strictement interdits. Tout membre féminin
du personnel surpris en train de « fraterniser » sera
immédiatement renvoyé.
14 - Les objets cassés et les dégâts faits dans la maisonnée
sont déduits des gages.
Les domestiques commencent à travailler
très jeunes, le plus souvent vers douze ans, mais de nombreux enfants
exercent des tâches ménagères dès l'âge de
six ans. Dans de nombreux cas, on hérite du poste de ses parents. En
Angleterre, la majorité sont des femmes, car il existe une taxe sur les
domestiques hommes, ce qui ne les autorise qu'aux maisons les plus riches. Les
domestiques viennent souvent de la campagne, car on les croit plus travailleurs
et obéissants que les gamins des villes. Un domestique trouve souvent
son premier poste dans une maison campagnarde locale, puis entre au service
d'une maison urbaine à trente, cinquante kilomètres de distance.
En effet, la plupart des employeurs évitent de recruter leurs serviteurs
dans la population locale, pour éviter que les jeunes filles ne colportent
des ragots auprès de la communauté locale, qu'un soupirant ne
vienne les chercher ou qu'elles s'enfuient à la première occasion
pour retourner dans leur famille. C'est dans ce premier poste qu'une servante
commence à accumuler de l'expérience, en accomplissant des tâches
ménagères, en aidant à la cuisine ou en s'occupant des
enfants.
Au début du XIXe siècle, les domestiques
dorment souvent dans la cuisine ou dans des placards sous les escaliers. Plus
tard dans le siècle, ils reçoivent des chambres dans les combles,
froides, humides et mal éclairées. Cependant, les hommes continuent
souvenet à dormir en bas pour protéger la maisonnée.
Les employeurs interdisent souvent aux domestiques
de décorer leur chambre, que ce soit avec des tableaux, des photographies
ou des affaires personnelles. Ils s'arrogent aussi le droit de fouiller dans
leurs affaires quand bon leur semble. Les manuels de la bonne société
indiquent que « la chambre d'un domestique ne doit comporter qu'un
minimum d'articles, nécessaires au confort. » Cela signifie
que le mobilier se réduit souvent à un simple lit, une chaise
en bois, une petite armoire et une table de toilette.
Comme dans les chambres à coucher, le mobilier
dans les communs reste simple et basique. Il y a généralement
une grande table centrale avec des chaises à barreaux , quelquefois des
armoires le long des murs. L'éclairage est fourni par des bougies, des
lampes à huile ou à pétrole. Même si la majeure partie
des maisons victoriennes possèdent l'éclairage au gaz, il est
généralement réservé aux pièces « d'en
haut ».
Il y a toujours un grand feu dans la cheminée
des communs, qui permet au personnel d'avoir chaud, quand il trouve un instant
pour s'y rassembler. La charge de travail quotidienne est lourde et fatigante,
les heures sont longues, mais en dépit de tout cela, la vie n'est pas
toujours mélancolique et triste. Il y a aussi des moments de plaisir,
de joie et de satisfaction.
L'un des obstacles les plus courants et les plus
difficiles que les domestiques doivent surmonter est la solitude et l'isolement.
Pour la plupart d'entre eux, la vie sociale « en bas »
se restreint aux contacts avec un ou deux autres domestiques, ou quelquefois
avec un livreur. Mais en dépit de la nature monotone et souvant frustrante
de leur statut, la plupart des domestiques sont fiers de leur travail, et se
révèlent efficaces et compétents au service de leur employeur.
Le travail restant morne et ingrat, le personnel apprécie grandement
toutes les occasions de distraction, de loisir et le temps libre qui lui est
accordé.
Au début du siècle, les domestiques
n'ont pas de temps libre, et doivent demander la persmission pour obtenir de
brefs moments de loisir, ce qui n'est généralement pas approuvé
par leur employeur. Du temps libre est quelquefois donné en récompense
d'un bon travail, mais il peut être très facilement supprimé
en guise de punition. Vers les années 1880, cependant, les domestiques
reçoivent une demi-journée le dimanche, commençant après
le déjeuner (et seulement si toutes leurs corvées du matin sont
terminées), et une journée complète par mois, commençant
après le petit déjeuner (après avoir terminé leurs
diverses tâches). Vers 1890, les domestiques reçoivent une semaine
de congé par an, et comme la solitude et le désir de revoir leur
famille sonvent souvent très forts, ils dépensent généralement
toutes leurs économies de l'année pour s'offrir le billet de train
pour leur rendre visite. Le prix des transports fait que la plupart des domestiques
ne voient pas leurs amis ou leur famille pendant plusieurs mois, voire plusieurs
années. Même si de nombreux employeurs se considèrent comme
trop généreux en octroyant du temps libre à leur pesonnel,
beaucoup ont bon cœur et leur offrent quelques plaisirs simples, comme
par exemple la mise à disposition d'une pièce ensoleillée
pour la lecture, ou d'un piano dans les communs.
Même si les visites personnelles sont souvent
interdites, elles continuent dans la clandestinité, surtout en l'absence
des maîtres. En fait, quand « personne ne regarde »,
on s'amuse dans les communs, tout particulièrement dans les grandes maisons.
Les serviteurs (surtout les hommes) mènent alors « la grande
vie », en jouant aux cartes et même quelquefois en recevant
leur bookmarkers. C'est le moment où le personnel se lance dans des batailles
de pelochons ; où l'on entend des rires, de la musique, du piano
et du violon, des chants, et où l'on danse ; où certains
s'enivrent, où l'on se joue des farces et où l'on arrive même
à flirter, en allant parfant jusqu'à « cohabiter ».
Durant leur jour de congé, les domestiques
sortent pour faire une promenade, rendre visite à des amis ou des parents,
visitent les jardins publics ou les music-halls, font quelques courses. Mais
comme ils doivent être rentrés pour neuf ou dix heures, leurs loisirs
sont souvent interrompus, et comme il est interdit d'avoir des soupirants, les
femmes doivent toujours rencontrer leur petit ami en secret.
Naturellement, il y a des cas, surtout dans les grandes maisons,
où des unions entre le personnel féminin et masculin existent.
Mais si cela se sait, les deux contrevenants risquent de perdre leur place.
Il existe cependant quelques exceptions où les domestiques reçoivent
l'approbation voire l'encouragement de leurs maîtres, mais dans la plupart
des cas, enfreindre la règle de la « fraternisation »
provoque de graves sanctions, particulièrement quand les personnes concernées
sont toutes deux membres du personnel.
La grande majorité des servantes se marient,
pourtant, en moyenne vers l'âge de vingt-cinq ans. En général,
elles ont alors servi pendant douze ans, ayant occupé entre trois à
cinq postes. Une fois mariées, les anciennes servantes éprouvent
beaucoup de difficultésà gagner de l'argent. Elles ne peuvent
pas reprendre leur travail de domestique, car la société attend
d'elles qu'elles s'occupent de leur mari et de leurs enfants.
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La gouvernante (governess) Ce n'est pas tout à fait une domestique,
ni vraiment un membre de la famille, et elle est considérée
comme appartenant à la bourgeoisie. La gouvernante est chargée
des enfants, quand ceux-ci ne sont plus en âge d'être placés
sous les soins de la nurse. Elle les éduque et leur apprend les
règles du savoir-vivre. Elle peut aussi faire office de dame de
compagnie pour Madame et accompagne la famille dans ses déplacements.
Elle vit au même étage que les maîtres et appelle les
enfants par leur prénom. |
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Le précepteur (private tutor)De par son savoir, il bénéficie d’un statut privilégié dans la maison. Il donne des leçons particulières aux enfants des maîtres dans les matières « nobles » (sciences, humanités, etc.). Dans les plus grandes maisons, il vit dans la demeure, à l'étage des maîtres. Sinon, il vient dispenser ses cours à domicile, et peut se rendre ainsi chez plusieurs familles durant la semaine. |
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Le majordome (butler) Il est exclusivement attaché
au service des maîtres et occupe donc un poste de confiance. Il
se distingue par son excellente présentation, sa fidélité,
son honnêteté, son ardeur au travail et sa discrétion.
C'est lui qui contrôle l'accès aux maîtres de la maison,
utilisant son sens des distinctions sociales aiguisé et mettant
en pratique son snobisme de classe. Il peut parfaitement refuser l'entrée
de la maison à une personne qu'il n'estime pas d'un rang suffisant,
au tout au moins, le forcer à emprunter l'entrée de service.
Il dirige l'ensemble des domestiques de la maison, et n'accomplit aucune
tâche ménagère, à part peut-être l'ouverture
des bouteilles de grands vins. Il est aussi chargé de la sécurité
et du nettoyage de l'argenterie et de biens de valeur. Il gère
la disposition de la table du dîner, et annonce le repas à
la maîtresse de maison. Durant le repas, il se contente de découper
les viandes et de retirer les couvercles des plats. À la fin de
la journée, il s'assure que toutes les portes et fenêtres
soient bien fermées, que la vaisselle soit bien rangée et
que toutes les cheminées soient sécurisées. Vous pouvez trouver ici
toutes les tâches quotidiennes du majordome (en anglais). |
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L'intendante (housekeeper) Elle engage et dirige la domesticité
féminine et gère les dépenses quotidiennes. Elle
s'occupe des achats et des approvisionnements, tient les inventaires et
les comptes et possède un petit bureau près de la cuisine.
L'anneau de clés qu'elle porte à la ceinture, insigne de
sa charge, lui donne accès à toutes les pièces de
la maison. Elle gère aussi tout le linge de maison, veillant à
ce que les maîtres et le personnel ait toujours à la disposition
du linge et des draps propres, et supervise le nettoyage des meubles,
l'approvisionnement |
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Le chef / La cuisinière (chef, cook)C'est le plus souvent un homme dans les grandes maisons, et dans ce cas, c'est presque toujours un Français.Dans les maisons plus modestes, c'est une femme. Le chef règne en maître à la cuisine, où il dirige les petites mains chargées des travaux de base, veille à la confection de tous les repas servis dans la maison, ceux des domestiques comme ceux es maîtres. Il n'est pas chargé de l'achat des denrées ni des vins (la prérogative du majordome). Dans les maisons menant grand train et à la nombreuse domesticité, le chef peut être assisté de cuisiniers aux fonctions particulières (pâtissier, rôtisseur, etc.) Vous pouvez trouver ici
toutes les tâches quotidiennes de la cuisinière (en anglais). |
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Le valet de chambre (valet)Il s'occupe des vêtements, des armes et des effets personnels du maître. Dans la demeure d'un célibataire, il prend à sa charge les tâches de l'intendante (un célibataire n'a pas de personnel féminin). Il lui arrive de servir de garde du corps. |
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La camériste, ou femme de chambre (lady's maid) Elle s'occupe de la garde-robe des
dames de la maison, les coiffe, les habille et les aide dans sa toilette. |
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La garde-malade (home nurse)C'est une infirmière privée, qui s'occupe des maîtres dont la santé est souffrante. Elle n'est embauchée qu'à titre temporaire, mais est logée dans la demeure. |
•
La nurse / nourrice / bonne d'enfants (nurse) : Elle s'occupe des enfants
en bas âge, jusqu'à ce qu'ils soient confiés à la
gouvernante. Les Anglais appellent une nourrice qui allaite les enfants une
wet-nurse, pour la différencier de la nurse qui se contente
de les éduquer.
• Les bonnes (maids) : Elles s'occupent du ménage, et sont
souvent spécialisées dans les grandes maisons. Les Anglais distinguent
les parlormaids, chargées de l'époussetage, du nettoyage
de l'argenterie, de mettre la table et de servir les repas ; les chambermaids
qui nettoient et rangent les chambres et les salles de bain ; et les housemaids
qui font le ménage et la couture. Dans les plus grandes maisons,
elles sont supervisées par une bonne d'étage. Les petites bonnes
ou bonnes à tout faire (maid-of-all-work) sont affectées
aux gros travaux : faire chauffer l’eau des bains et des lessives, entretenir
les parquets, faire les vitres, laver le linge, cirer les chaussures, vider
les pots de chambre.
Housemaid : Under the supervision of the Housekeeper, there were several house
maid positions, including parlour maids, chambermaids, laundry maids, still-room
maids, “between maids”- these maids performed double-duty as both
kitchen and housemaid, and maids-of-all-work. These were the employees who really
maintained the house.
Each had their own set of duties and responsibilities, which included lighting
fires and keeping them stoked, bringing up clean hot water for washing and bathing,
and removing the dirty water after (four times a day—before breakfast,
at noon, before dinner, and at bedtime); emptying and cleaning chamber pots;
thoroughly cleaning all the public rooms of the house, making beds, sweeping,
dusting and cleaning the bedrooms, as well as all the other rooms and areas
of the house, scrubbing floors on their hands and knees, sweeping ashes, cleaning
and polishing grates, candlesticks, marble floors and all the furniture,, brushing
carpets and beating rugs, washing loads of laundry, which needed to be soaked,
blued, washed, rinsed, rinsed again, wrung out, hung to dry and then ironed.
The housemaid’s work was back-breaking and exhausting, more so than we
can truly imagine.
There were lamps to clean and fill, each and every day, and because the working
area was in the basement, maids frequently had to lug hot water up to the third
floor of the house where the bedrooms were. In addition, in order to tend the
fires in the house and keep them lit, a maid also had to carry loads of coal
up each flight of stairs to all the fireplaces in the house.
Indeed, the housemaid’s day was long, intensive and painfully strenuous,
beginning at 6:00 a.m. when she rose and dressed, then made tea for the Lady’s
Maid and Housekeeper and served them by 6:30 a.m. on until 10:30 p.m. or later,
when she could finally retire for the night with the house completely in order
and ready for her to start all over again the following day.
MAIDS-OF-ALL-WORK
In smaller households, they might only have afforded one servant: a “maid-of-all-work”
the most common form of English domestic servant.
She was typically a very young girl, whose day began at 6:00 or 6:30 a.m. and
ended about 11:00 p.m.
She was expected to carry out, all on her own, the work that in larger households
was completed by a full range of very busy servants, that is, the work of: the
housemaids, nursemaid, parlour maid, chambermaid, cook, lady’s maid, etc.
With all the scrubbing, cleaning, cooking, caring for children sweeping, dusting,
and on and on, that was required by each of those positions
THE SCULLERY MAID
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Scullery maids worked in the kitchen, assisting the kitchen maids and the cook.
They were in charge of scrubbing pots and pans, and cleaning dishes and utensils
after each meal of the day, as well as afternoon and evening tea.
These young girls fell at the very bottom of the ladder in both status and respect,
yet they slaved away each day, while the upper servants mocked or ridiculed
them and members of the household literally paid them no attention at all.
• La lingère (laundry-maid) : Dans une grande maison, c'est la bonne plus spécialement chargée de laver et d'entretenir le linge de la maison.
• Les filles de cuisine (scullery maids): Elles allument les fourneaux, portent des seaux d’eau, épluchent les légumes, lavent la vaisselle et aident en général la cuisinière à préparer les repas.
• Les valets de pied / laquais (footmen, lackeys): ce sont
les hommes à toute faire de la maisonnée. Ils portent les bagages,
tirent de l'eau au puits, sont responsables du bon fonctionnement des poêles,
nettoient et vident les latrines, nourrissent les chiens du maître. Ils
accompagnent ce dernier à la chasse et prêtent plus généralement
main-forte à tous ceux qui ont besoin d'aide. De temps en temps (et spécialement
en Prusse), ils servent de gardes. Le laquais est un valet en livrée,
choisi pour sa prestance et sa belle apparence.
THE FOOTMAN
Directly below the butler was the footman. If more than one footman was employed,
they were distinguished as “First Footman”, “Second Footman”,
etc., and they were typically placed in rank according to their height, size
and good looks. Most footmen were over six-feet tall, and additional inches
could add additional income. Often footmen were matched in size to maintain
conformity in their joint appearance, and they were trained to act in unison,
or in perfect harmony.
The footman’s position was indeed multifarious, and included a wide variety
of duties that ranged from accompanying the mistress in her carriage as she
paid calls or went shopping, to polishing the household copper and plate; or
from waiting at table, to cleaning knives, cutlery, shoes and boots.
the duties of the ‘First Footman’ (who was frequently referred to
as “James” or “John”, no matter what his real name might
have been), would have included acting as the Lady’s personal footman.
That is, among his other duties, he would have prepared her early morning or
breakfast tray; cleaned her shoes; brushed any mud off her dress hems and riding
habits; paid small charges of her traveling expenses such as toll gates and
handsome cabs (he could reclaim these expenses from the House Steward); and
if she owned a dog, he would be the one to take it for a walk. He would also
accompany her when she went out in the carriage, sitting on the box with the
coachman (then in later days, with the chauffer), and would open and close for
her the carriage door, as well as the door to any stores she entered, unless
there was already a doorman. He waited for her return, carried any packages
for her, and once he helped her back into the carriage, he covered her knees
with a blanket or fur rug. When the mistress went calling and no one was at
home, she waited in the carriage while the footman left her visiting card at
the front door.
The ‘Second Footman’ acted as valet to the eldest son, and sometimes
to the master, himself. He was responsible for laying the luncheon table; he
cleaned all the mirrors in the household; he carried coal and wood, and similar
tasks, unless there was a “Third Footman’, in which case jobs of
heavier labour would fall to him while he gained experience in pursuit of advancement
in rank.
Other general duties of the footman included trimming lamps; running all errands;
carrying coal; lighting the house at dusk; cleaning silver and gold; answering
the drawing room and/or parlour bells; announcing visitors; waiting at dinner;
attending the gentlemen in the smoking room following dinner; and attending
in the front hall as dinner guests were leaving.
Because of their public exposure at dinner and to guests, footmen were expected
to be the most presentable of the male servants. In addition to there being
an “ideal height” requirement for footmen, they were also assessed
on their appearance in “full livery” (Uniform), which for outdoors
consisted of an ornate tail coat, knee breeches, stockings, white gloves, buckled
shoes and powered hair with cocked hat. For indoors their livery was sometimes
a bit less formal. Instead of a tail coat and buckled shoes, they usually wore
a dress coat and pumps. Later in the century it was more common to see a uniform
o f white tie and tails with brass buttons that were stamped with the family
crest.
• Le garçon de course (page) : Il est chargé de porter les lettres, d'aller chercher les achats des maîtres, de porter les cartes de visite.
• Le cocher / le postillon / le chauffeur (coachman, driver): Il est chargé de véhiculer les maîtres, que ce soit dans une calèche ou une automotive. Le cocher conduit l'attelage assis sur un siège, le postillon monte le cheval pour conduire l'attelage « à la d'Aumont ». Le cocher soigne les chevaux des maîtres, les conduit et enseigne l’équitation. Il est souvent chargé des petits travaux de réparation dans la maison.
• Le groom : Jeune laquais d'écurie, voyageant à l'arrière sur un marche-pied des voitures hippomobiles. Il ouvre la portière, aide les dames à descendre, porte leurs paquets dans les coffres...
• Le palefrenier / garçon d'écurie (stable boy): Il est chargé de l'entretien des écuries, s’occupe des chevaux et de la basse-cour, scie et coupe du bois pour le chauffage, fait les travaux de jardinage, doit s’assurer que le chemin qui mène au château est en bon état et que l’escalier est bien accessible. Lors des sorties, il s’assoit à côté du cocher.
• Le jardinier (gardener) : Il soigne et entretient les jardins.
• Le garde-chasse (game-keeper) : Il veille sur le parc et les bois du domaine, empêche les braconniers de sévir et veille à l'entretien du gibier. Il prépare les chasses du maître et l'y accompagne.
À l'époque victorienne, les domestiques
reçoivent un salaire assez faible, car ils sont nourris, logés,
blanchis eet habillés. Les gages sont en moyenne de 10 livres sterling
de l'époque par an (environ 10 euros). Comme la plupart des maîtresses
de maisons préfèrent avoir une femme de chambre jeune, le salaire
de la camériste va plutôt en diminuant, au fur et à mesure
qu'elle vieillit.
En 1888, un majordome gagne environ £45 par an,
et n'a aucune dépense à l'exception de ses vêtements. Il
peut améliorer son ordinaire par quelques avantages en nature, comme
se voir offrir des rabais par les commerçants qui veulent continuer à
recevoir les commandes de la maisonnée. Il a aussi le droit de récupérer
les restes de bougie et une bouteille de vin pour six bouteilles ouvertes.
Voici quelques exemples de gages versés
au personnel féminin dans les années 1890 en Angleterre.
Fonction |
Age moyen |
Gages annuels |
Bonne à tout faire |
19 |
£10 - 7s |
Fille de cuisine |
19-20 |
£13 - £15 |
Bonne (housemaid) |
20-25 |
$16 - 2s |
Bonne (parlormaid) |
25-30 |
$20 - 6s |
Cuisinière (aide) |
25-30 |
£20 - 2s |
Femme de chambre |
30-36 |
£24 - 7s |
Cuisinière / intendante |
40 |
£35 - 6s |
Intendante |
40 |
£52 - 5s |