Lady
Ada Lovelace (née Byron)Fille de lord Byron et assistante du vieillissant Charles Babbage, lady Lovelace est le premier programmeur sur ordinateur (elle est également passée maître dans l'art de la cryptographie). Ada s'est aussi investie dans la Loge mystique du temple de Râ, un groupe de sorciers pro-scientifiques.
Ingénieur de Calcul
: Finances [BON], Insutrction [EXP], Mêlée [FAI], Perception [BON],
Technologie [EXC].
52 ans en 1867
Augusta Ada Byron, fille de l'illustre
poète anglais George Gordon Byron, est née le 10 décembre
1815 à Londres. Très vite, sa mère souhaite se séparer
de son mari "méchant et fou" (sic). Cinq semaines après
la naissance de leur fille, le poète scandaleux part pour renouer la
liaison incestueuse avec sa demi-soeur Augusta. Ada fit la connaissance de son
père, adolescente.
Pour éloigner sa fille de l'influence de
son père, sa mère, férue de mathématiques, fera
tout ce qu'elle peut pour qu'Ada ne devienne pas une poétesse. Son désir
d'en faire une une scientifique sera toute sa vie. Pourtant, vers ses trente
ans, Ada écrit à sa mère "Si vous ne pouvez me donner
la poésie, pouvez-vous me donner la science poétique ?".
A 17 ans, Ada est présentée à
Mary Somerville. Cette mathématicienne, auteur du traité d'astronomie
mathématique " The Mechanism of the Heavens ", est l'une des
premières femmes élue à la Société Royale
d'astronomie. Elle s'est aussi fait remarquer par ses traductions en anglais
des travaux de Laplace.
Le 21 juin 1833, Charles Babbage donne à son domicile de Dorset Street
une de ces réceptions où se presse toute l'élite intellectuelle.
A 42 ans, l'homme est l'une des personnalités scientifiques les plus
brillantes d'Angleterre. Ada se rend à la réception accompagnée
de sa mère. Ces soirées réunissaient plus de 300 personnes.
Ada vient de rencontrer l'homme qui va donner une orientation décisive
à sa carrière. Elle écrit à un ami, le docteur King
: " Il me semble que rien d'autre que le travail intense sur des sujets
scientifiques ne puisse maîtriser les débordements de mon imagination
... ". Le tiraillement entre les influences maternelle et paternelle est
encore présent.
Ada est fascinée par l'originalité
et l'universalité des idées de Babbage. De 1834 à 1841,
elle correspond régulièrement avec lui pour suivre l'évolution
et les possibilités de son calculateur "la machine analytique".
Pour mieux comprendre les projets de Babbage, elle s'engage dans l'étude
des équations différentielles.
En 1841, le mathématicien italien, L.F. Menabrea, résume les idées
de Babbage et les publie en français. Babbage demande à Ada de
traduire ce résumé en anglais. Au vu de sa traduction, il lui
propose d'adjoindre ses notes personnelles. Le résultat, trois fois plus
long que l'original, impressionne tellement Babbage qu'il lui demande d'écrire
elle-même un article sur le sujet. Puis les relations se tendent : Babbage
ne supporte pas toujours les initiatives d'Ada. De son côté elle
se plaint lorsqu'il lui corrige une phrase. De nombreuses lettres témoignent
de la difficulté pour mener à bien la traduction. Elle lui écrit
: "J'ai fait ce qui m'apparaît comme quelques compléments
et quelques perfectionnements très importants". En 1843, l'article
paraît enfin dans "Richard Taylor's Scientific Memoirs". Elle
ne le signera que de ses initiales et le doute sur l'identité de l'auteur
durera plusieurs années.
Dans cet article, Ada insiste sur l'universalité
de la "machine analytique" à l'aide de plusieurs exemples.
Elle montre ainsi comment la machine peut calculer des fonctions trigonométriques
et plus particulièrement comment calculer sans erreur les nombres de
Bernoulli. Cette démonstration est considérée comme le
premier programme de l'histoire : programme au sens des ordinateurs d'aujourd'hui.
C'est dire la portée visionnaire de son intelligence !
A 19 ans, Ada s'était mariée avec
William King, 8e Lord du nom. En 1838, son mari est nommé Earl de Lovelace.
Cela lui permet de siéger au Parlement. Mais Ada néglige un peu
son mari et ses enfants pour se consacrer à son travail. Elle est aussi
passionnée de courses de chevaux et s'endette. Malgré des martingales
élaborées pour gagner aux courses, elle y laisse une bonne partie
de sa fortune. Sa mère interviendra plusieurs fois pour éponger
des dettes ou désengager les diamants familiaux déposés
en gage. Ada s'entoure de personnages peu fréquentables comme John Grosse
qui vit à ses dépens.
La maladie d'Ada s'aggrave soudain au printemps
de 1852. Elle est épuisée et doit s'aliter. Augusta Ada Byron
meurt d'un cancer deux semaines avant son trente-septième anniversaire.
Les écrits d'Ada ne furent "découverts"
qu'au milieu des années 1950, et les historiens mirent en évidence
ses apports et son " génie ". Ce fut donc en son honneur que
le langage de programmation " ADA " fut nommé dans les années
1980.